Être un femme noire et l’ainée.

Mon expérience personnelle.

Hello, les filles. De retour dans un article “développement personnel”. Ça faisait un  moment que je ne vous avais pas posté un article sur ce thème puisque ma motivation était un peu au plus bas et je me suis promise d’être sincère vis à vis de ce blog et de vous. Le plus important est de tirer des leçons de ces expériences et de revenir plus fortes que jamais ! J’ai profité de cette absence pour repenser ce blog et mes projets. C’est une forme de l’autodiscipline. D’ailleurs, je vous laisse lire l’article L’autodiscipline La Clé De La Réussite.

Le sujet dont je vais aborder aujourd’hui est une situation que l’on retrouve généralement chez les familles africaines. Pour ma part, j’ai pas mal pris de temps à comprendre les choses et à surtout à m’exprimer vis-à-vis de mes parents. Pour contextualiser la situation, je suis la plus grande de chez moi et dans la culture africaine surtout chez moi au Mali, le ou la plus grande est censée remplacer la maman ou le papa si l’un d’eux est absent. Jusqu’à ici rien de méchant à par le fait que cette responsabilité qui semble être anodine peut être vécue comme une pression, voire un poids pour l’enfant.

Personnellement, je l’ai assez mal vécu, dans le sens où inconsciemment mes parents m’ont rapidement laissez m‘occuper de situations et m’ont fait savoir des problèmes dont je n’étais pas prête à assumer simplement par ce que ce n’était pas le moment ou mon rôle. Je pense que l’erreur a été de ne pas avoir cherché à savoir si j’étais capable d’assumer ce rôle et surtout si ces problèmes n’allaient pas affecter mon morale. Certes, je restais, la plus grande de ma famille, mais ça changeait par le fait que je restais un enfant en pleine découverte du monde et de moi-moi-meme. Aujourd’hui, je suis sûre que ses différentes pressions ont eu un impact sur l’image que j’ai de moi et sur ma confiance.

@Nichollekobi

Dire non et le respect sont compatibles..

Évidemment, ça a des avantages comme le fait d’être autonome, de savoir gérer des situations “d’adultes”, préparer à manger et tralala. Super… Mais ce sont des choses qui à mes yeux tôt ou tard, nous allons les acquérir ! Avoir 18 ans et devoir jongler entre le bac et ces responsabilités familiales, c’est assez difficile. Mais, en même temps, nous avons tellement été conditionné a ne rien dire et à tout porter sur notre dos ! Voir ses cousines, tout gérer et ne pas se plaindre font de nous des ingrates ou des incapables. Personnellement, c’est avec le temps, que j’ai compris que ces mêmes cousines n’en pensaient pas moins mais n’osaient pas en parler. On est censée être la femme Africaine forte, multitâche, parfaite, et ce, le plus tôt possible.

Le problème est ce genre de discussion est tabou chez nous et te ferait passer une “fausse femme” ou comme on dirait chez moi “une Gawa” une bonne à rien. Pour ma part, je n’en ai pas parlé, mais lorsque je n’en pouvais plus, c’était NON. J’ai fui les discussions de plaintes, des problèmes par ce que ça m’affectais d’entendre ces choses dont je n’avais aucun pouvoir ou limite pas mon mot à dire. Mentalement, je n’en pouvais plus.

N’oubliez pas que vous restez humaine, chacune avec sa sensibilité, ses faiblesses et ses forces. Nos parents, ont tendance à nous comparer à nos cousines ou tantes et c’est une erreur. Vous êtes qui vous êtes et n’acceptez pas de vivre des choses par ce que vous êtes la plus grande et les plus grandes se doivent de tout surmonter pour montrer l’exemple. Accepter ça, c’est se tuer à petit feu. Vous ferez des erreurs par ce que vous êtes humaines, vous direz non par ce que c’est VOTRE limite et c’est VOTRE histoire ! Ça n’affectera en aucun cas vos petites sœurs ou frères si vous en tirez des leçons de ses erreurs. Parlez avec vos sœurs et frères, parlez-en de vos erreurs, mais n’oubliez pas le plus important : tirer des leçons.

Prenez-soin de votre mental.

Je suis l’exemple parfait, mes parents me répétaient sans arrêt, “tu es la plus grande”, “tes frères et sœurs te regardent fais gaffe” et tralala. Au final, c’était invivable, je culpabilisais sans arrêt sur chaque erreur ou prise de décision qui allait à l’encontre de ce que mes parents auraient voulu. Et puis avec le temps, j’ai compris que je ferais des erreurs. C’est le principe de la vie. Je ne suis pas un enfant modèle et d’ailleurs je ne veux pas l’être.

Si vous êtes le ou la plus grande de la maison et que vous êtes africaines ou caribéennes, je pense qu’on a dû se comprendre sur différents points… Le seul conseil, que je pourrais vous donner est d’en parler et au pire des cas de dire non de façon à ce qu’ils puissent comprendre les choses. Nous aimons tous nos parents. Ils ont sacrifié tellement de choses pour nous mais dire non est une façon de me protéger !  Je n’en veux absolument pas à mes parents.Ils sont les ainés de leurs familles et ont donc grandi avec cette mentalité.  C’est simplement à nous de leur faire prendre conscience que ce n’est pas possible et que ça nous affecte.

Notre santé mentale est importante !  Ce sont des situations qui impactent, notre humeur, nos relations avec les gens, et même notre vie au travail. Prends soin de nous physiquement et psychologiquement, c’est vraiment le maximum que l’on puisse faire pour nous et nos parents indirectement.

Qu'en pensez-vous ?

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16 Commentaires
  • Ma
    2022

    Merci beaucoup, pour cet article fort intéressant, qui donne des pistes à explorer afin de prendre soin de soi.

  • Aïssatou
    2021

    Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu as écrit. Dans Nos communautés africaines les premiers nés sont des parents en puissances qui ont deja trop de responsabilité sur leurs frêles épaules. Nous, aujourd’hui nous avons grandis et sommes riches de nos doubles cultures africaine et française. Pour ma part j’ essai au quotidien de prendre le meilleur de ces 2 cultures pour que mes enfants puissent s’ épanouir le plus sereinement possible. Chaque communauté a des éléments importants a apporter pour éduquer Nos enfants.
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  • HASSLER
    2021

    Merci de faire remonter toutes ces choses qui ont peut-être brisées des vies, car ce n’est pas aux enfants de prendre le rôle de père ou de mère. Cette responsabilité appartient aux parents qui trop souvent se déchargent sur l’aîné des enfants.
    En tant que parent, je suis désolée que vos parents vous ait fait prendre des responsabilités pour lesquelles vous n’étiez pas prête. Nous ne devons pas oublier que c’est nous parents qui restons les responsables de ce qui se passe dans la maison,un enfant préado reste un enfant même si confier quelques tâches à son aîné (e) peut nous soulager, il faut que nous gardions en tête qu’il reste avant tout un enfant qui lui aussi a le droit de jouer et d’évoluer à son rythme. Notre objectif est de valoriser , encourager dans son autonomie et surtout de le remercier et de féliciter notre enfant quand il nous rend service. Nous parents débordés ne mesurons pas l’impact psychologique que cela pourrait avoir sur l’aîné : être responsable.
    Il est évident qu’il ne faut pas donner une telle responsabilité à un enfant trop jeune qui manque de maturité, l’âge a donc son importance, l’enfant ce n’est pas un parent et n’a aucune autorité parentale.

    • Nsaramaya
      2021

      Exactement !! Des leçons à retenir avec nos enfants 🙂

  • Linda
    2021

    Bonsoir cet article tombe à pic je viens de dire NON à ce rôle car ce que vous ne dites pas dans l’article c’est qu’on doit aussi accepter le manque de respect des plus jeunes qui prennent notre sagesse pour de la faiblesse. Je n’en pouvais plus donc quitte à être une Gawa je sauve mon mental. J’en pouvais plus d’être la mère d’enfants adultes que je n’ai pas accouché, après tout j’ai rien demandé. Merci pour cet article

    • non'ga
      2023

      Merci Linda. Beaucoup de manque de respect, de foutaises. J’en ai fait les frais. Quand J’ai voulu me confier à quelqu’un, cette personne m’a dit que c’est normal, car les grandes soeurs sont les poubelles de la famille. Je dis ah d’accord, c’est ça la mentalité? Ok. J’espère que quand cette poubelle sera débordée, chacun en recevra sa part car li n’yaura plus de place pour acceuillir les déchets. C’est une vraie sale mentalité. Aujourd’hui, je suis triste, affaiblie, sans capacité de rebondir. Je suis bien atteinte. Alors qu’avant, j’étais vaillante. Merci à cette merveilleuse personne qui a évoqué ce sujet. Ca permet de savoir qu’on est pas seule et d’évoquer les problématiques de l’ Afrique.

      • Bee1912
        2024

        Je n’ai pas pour habitude de laisser de commentaires mais le tien m’a touchée. D’origine congolaise, je suis l’aînée de 5 enfants. Comme nous toutes je devais être l’exemple, ne rien dire face au manque de respect de mes frères et soeurs. Mais surtout, j’étais la banque de la famille. Mes parents ont mal géré leur argent et ont tout perdu (tout envoyer au bled pour prouver qu’on a réussi et à côté ne pas payer son loyer…). Je suis maintenant maman, j’ai voulu leur faire comprendre que cette responsabilité était trop lourde… Jusqu’au moment où mes parents ont perdu leur maison et ont dit à l’assistante sociale que j’étais là donc pas besoin de leur aide pour être relogés. Ils ont donc tous débarqué chez mon mari et moi, alors que j’étais enceinte. Grâce à ma psy j’ai tenu bon (j”avais déjà des dettes à cause de tout l’argent que je leur ai donné, là c’était la goutte de trop) et leur ai dit de se retrouver un hébergement. Je la fais courte mais en gros ma mère m’a hurlé dessus que je lui devais la vie, que je faisais ma blanche. Résultat des courses : tout le monde a oublié tout ce que j’ai fait pour eux et on m’a bannie de la famille. J’en ai fait une dépression post partum mais je reste forte pour mes enfants et j’ai recommencé à consulter une psy.

      • Nsaramaya
        2023

        Merci Bella pour ton retour. Sache que tu n’es pas seule 🙂 Apprends désormais à vivre pour toi, c’est le plus cadeau que tu puisses t’offrir. Natural Saramaya

    • Jo
      2021

      J’ai beaucoup aimé ton article.
      Je suis également l’ainée de ma famille, et j’ai le sentiment que malgré tout ce que je fais pour mes parents et mes frères, c’est jamais assez pour eux…
      Force à nous et osons dire non quand il le faut pour notre bien

      • Nsaramaya
        2021

        Exactement ! Le plus important c’est la santé mentale 🙂

    • Nsaramaya
      2021

      Ta bien eu raison ma belle ! À l’adolescence on fait déjà face à nos problèmes à notre échelle ( les études, les amis, la confiance en soi..) et gérer un foyer à 15 ans c’est clair que c’est beaucoup trop demandé.
      Ta santé mentale avant tout !

  • Erika
    2021

    Honnêtement merci beaucoup !!!

    C’est la première fois que je lis un article sur ce sujet et que je me reconnais de A à Z.

    Que ce soit pour les tâches ménagères ou le fait de prendre soin de tes frères et sœurs lorsque tes parents travaillent ou sont absents c’était toujours une pression omniprésente.

    Et au fur et à mesure que tu grandis les responsabilités qui incombent l’aînée grandissent aussi.

    Rien que de m’en souvenir, ça me fait un pincement au cœur parce que ce rôle de mini adulte m’a obligé à sacrifier une partie de mon enfance et de mon adolescence, et plus tard bien qu’il y est la fierté et la reconnaissance de mes parents pour mon rôle d’aînée de la fratrie, il y a les regrets et remords qui restent.

    Mais au moins de tous ça, j’ai appris beaucoup de choses, notamment le fait de persévérer quand je le peux et me reposer quand c’est nécessaire et vitale mentalement. Mais surtout que les responsabilités d’adultes ne peuvent pas simplement reposer sur les épaules de l’aînée systématiquement et obligatoirement.

    En tant que future maman, je me suis promise d’équilibrer et de repartir au mieux les responsabilités entre mes enfants.

    Merci encore à toi c’est un SUPER article !!!

    • Nsaramaya
      2021

      Oh avec plaisir. Je suis contente que cet article t’ai plu !
      La leçon à retenir est qu’il ne faut rien garder pour soi dans ce type de situation. C’est la santé mentale qui est affectée à force et elle a forcement des impacts sur nos expériences futures.
      Aussi, la bonne nouvelle comme tu l’a si bien dis, c’est qu’on sauras comment répartir les responsabilités entres les enfants.

  • cash
    2020

    My relatives every time say that I am wasting my time here at web, however I know I am getting know-how daily by reading such good content. Tessi Roarke Paresh

  • Passwords
    2020

    Você tem um fabuloso blog de graças.
    Averil Bartlett Kerri

    • Kadidia
      2023

      Hello tout à fais moi même je vie au Mali 🇲🇱 mais le truc je suis la 2ème filles de mes parents mes frères et moi on est cinq 5 et je suis au milieu bref, je suis l’unique enfant qui travaille mon papa est décédé paix à son âme, du coup depuis là toutes les responsabilités de la famille est sur mes épaules parfois je le prends comme une bénédiction parfois fois C’est anxieux et vraiment trop pour moi surtout quand je vois des copines je gagne plus que eux mais elle sont beaucoup plus entretenue et épanouie que moi 😏 parce que tout ce je gagne rentre en famille…. je me sens perdu surtout quand ont a la réputation d’être forte personne ne s’inquiète pour toi c’est triste 😒