Syndrome de l’imposteur chez la Femme Noire
8 ans que ce blog existe, comment est-ce possible que je n’aie pas traité ce sujet ? La difficulté à mettre un nom sur un mal ? Le syndrome de l’imposteur est une notion que j’ai découverte, il y a seulement 3,4 ans. Arriver à mettre un mot dessus a été un soulagement. (On se sent toujours mieux quand on sait qu’on n’est pas seul à ressentir ce genre de sentiment.)
Tu es une fraude !
Le syndrome de l’imposteur est le sentiment de fraude intellectuelle et professionnelle. Je ne suis sûre que ça vous est déjà arrivées de ressentir ce sentiment ! Que ce soit en cours, au boulot ou dans vos différentes tâches d’entrepreneuse de ne pas être capable de réaliser quelque chose. Ce sentiment d’être une fraude, une “escrote” et que l’on va nous démasquer. C’est un sentiment pas du tout agréable et qui pour certaines les poussent à refuser et à rater des opportunités par peur et par doute.
J’ai appris que 70 % de la population mondiale auraient déjà été atteintes par le syndrome de l’imposteur. Elle toucherait davantage les femmes que les hommes. Pour ceux qui se posent la question pourquoi ? On revient encore à ce système patriarcal qui dans le monde du travail fait croire qu’un homme est globalement plus compétent qu’une femme. C’est pourquoi d’ailleurs, il y a toujours plus d’hommes sur les postes de cadres et avec une différence de 20 % sur des postes similaires.
Ce qui va créer des remises en question et une pression chez les femmes qui vont ressentir se devoir de se battre pour prouver leur légitimité au travail ou dans le cadre de ses études. D’ailleurs, c’est là que le syndrome de l’imposteur intervient le plus souvent accompagné de ses meilleures punchlines : ” tu n’y arriveras pas”, ” c’est trop compliqué pour toi”, ” tu n’as pas les compétences” ou encore ” tu es une fraude”.
Pourquoi le syndrome de l’imposteur est plus répandu chez les femmes noires?
Être une femme, dans cette société, c’est un peu compliqué… Être une femme de couleur et une femme noire, je vous laisse imaginer les remises en question quotidiennes… Gardez en tête que la femme noire se retrouve à l’intersection de deux discriminations : sexiste et raciale. Elle fait donc face à deux combats émanant de notre société, mais aussi un troisième combat psychologique tirant ses origines de l’histoire.
Avec pour point de départ l’esclavage, l’Histoire n’a pas été tendre avec l’homme et en particulier la femme noire. Constamment renvoyé à sa couleur de peau ou à sa beauté non désirée, il a toujours été demandé aux femmes noires de rester dans l’ombre. Elles devaient cacher leurs cheveux ou couleurs de peaux qui n’étaient pas ce que la société attendait ou qualifiait de joli. Ces messages persistent toujours aujourd’hui. Ont leur fait encore comprendre qu’elles ne possèdent pas les compétences pour diriger ou simplement accéder à des postes de fonctions.
Ne pas se sentir à la hauteur. Douter de soi et de sa légitimité à faire partie d’un groupe peut évidemment découler de ce message que la société nous renvoie au quotidien “Tu n’as pas ta place !”
On trouvera aujourd’hui peu de femmes dans des comités de direction, se projeter dans ce type d’environnement pour certains paraît être encore un rêve. Et lorsqu’elles y parviennent, le syndrome de l’imposteur s’installe. “C’est sûrement une erreur . ” Ils vont découvrir que je n’ai pas les compétences nécessaires et regretter leur choix…”
Tout ce que tu as, est à toi !
Si vous n’avez pas vu la vidéo hyper intéressante ici que j’ai partagée sur ma page instagram ! Lets go de suite la regarder !
C’est une interview de deux femmes noires, Bozoma Saint-John Directrice Marketing de Netflix et Verna Myers vice-présidente de la stratégie d’inclusion de Netflix. Elles expliquent le rapport qu’elles ont avec le syndrome de l’imposteur. Bozoma Saint-John a occupé de haut postes chez Uber, Pepsi, etc. On pourrait penser qu’elle a forcément eu des doutes sur sa légitimité a occuper ces postes puisqu’elle était très souvent la seule femme noire dans ces comités de direction de ces grands groupes, mais pas du tout. C’est vraiment une interview à voir pour se motiver et s’inspirer.
Pour ma part, concernant ce syndrome, je vous dirais de constamment travailler sur votre confiance en soi. Gardez en tête que vos désirs et rêve sont tout autant réalisables qu’une autre personne. Douter est normal, mais c’est ce qu’on en fait qui détermine où nous allons. Rebondissez sur vos doutes pour encore mieux avancer.
Briser ses chaînes psychologiques qui nous font croire que l’on n’est jamais à notre place. Certaines portes aujourd’hui sont encore fermées à des minorités comme les femmes noires. Go casser la porte ou passer par la fenêtre. Vous pouvez le faire ! Chaque étape, réussite et évolution, c’est grâce à vous et uniquement vous.
Vous êtes ou vous devez être et ne remettez jamais cela en question !
Sue
2023Bonjour à vous,
J’ai apprécié votre article car “oui”, ce sentiment de l’imposteur a été pour moi une remise en question totale. J’ai douté de moi, de mes capacités, de savoir faire et de mon savoir faire. Et je ne me sentais pas à ma place !! G entendu beaucoup de personne remettre en question mon professionnalisme, qu’inconsciemment, je les ai cru. Heureusement pour moi, j’ai eu la chance de croiser quelqu’un qui a su me remettre sur le droit chemin, qui m’a permis de me voir comme je suis réellement et pas comme les autres auraient souhaité que je sois ! Merci pour votre article qui m’a permis aussi de mettre des mots sur ce que je ressentais.
Comme disait feu Aimé Césaire :”pour savoir oú tu vas, regardes d’où tu viens”